1. Qu’est-ce que la vidéoprotection ?

Les dispositifs de vidéoprotection sont utilisés pour filmer des images sur la voie publique ou dans des lieux ouverts au public. Ils sont soumis aux dispositions du Code de la sécurité intérieure. Un lieu ouvert au public est défini comme « un lieu accessible à tous sans autorisation spéciale, que cet accès soit permanent ou sous certaines conditions » (Cour d’appel de Paris, 1986).

Exemples d'usage de la vidéoprotection :

-          Le hall d’entrée d’un établissement de santé, accessible au public.

-          Le parking privé d’un établissement, accessible aux piétons même si les véhicules sont filtrés.

Dans la majorité des cas, ces dispositifs sont installés dans un but de sécurité : dissuader les comportements malveillants et fournir des preuves en cas d’incident. Les images enregistrées peuvent être consultées, extraites et conservées en tant que preuves. Les personnes concernées peuvent inclure les résidents, visiteurs, salariés ou tout autre utilisateur des lieux.

2. Mettre en œuvre un système de vidéoprotection : les étapes clés

2.1 Questions préalables

Avant d'installer un système de vidéoprotection, plusieurs questions doivent être soulevées pour assurer la conformité au RGPD :

-          Où et comment seront installées les caméras ? Par exemple, les caméras peuvent filmer les abords d’un bâtiment (comme la rue ou le parking), mais ne doivent pas filmer directement la voie publique ou des zones d’habitation.

-          Où les images seront-elles stockées et comment leur sécurité sera-t-elle garantie ? L’accès aux enregistrements doit être limité aux personnes autorisées, et des mesures de sécurité robustes (local sécurisé, mot de passe, connexion HTTPS) doivent être mises en place.

-          Recours à un sous-traitant ? Si vous faites appel à un prestataire externe pour la gestion des images, assurez-vous que le contrat est conforme au RGPD.

-          Quelle est la durée de conservation des images ? Les images doivent être conservées pour une durée maximale d’un mois, sauf exception dûment justifiée.

2.2 Mener une analyse d’impact sur la protection des données (AIPD)

Une AIPD est obligatoire pour tout dispositif de vidéoprotection, car il s'agit d'un traitement susceptible d’entraîner un risque élevé pour les droits et libertés des personnes concernées. L’AIPD permet d'évaluer les risques et de formaliser les réponses aux questions soulevées avant la mise en œuvre du système. Cet outil doit être régulièrement mis à jour tout au long de la durée de vie du traitement.

2.3 Demander une autorisation au préfet

L’installation d’un système de vidéoprotection nécessite une autorisation préalable du préfet territorialement compétent. Cette autorisation, valable pour une durée de 5 ans renouvelable, doit être conservée pour être présentée en cas de contrôle.

2.4 Informer les personnes concernées

Les personnes susceptibles d’être filmées doivent être informées de manière claire, notamment par le biais de panneaux affichant un pictogramme de caméra. Ces affiches doivent mentionner l’identité et les coordonnées du responsable du traitement, du délégué à la protection des données (DPO), les finalités poursuivies, la durée de conservation des images, ainsi que les droits des personnes filmées, dont le droit d’accès.

2.5 Anticiper les demandes de droit d’accès

Les personnes filmées ont le droit de demander l’accès aux images les concernant. Le responsable de traitement doit permettre ce visionnage tout en protégeant les droits des tiers, notamment par le biais de techniques de floutage si nécessaire. Le mode de remise des images doit être déterminé à l’avance pour garantir une gestion fluide des demandes d'accès.

2.6 Mettre à jour le registre des traitements

Tout dispositif de vidéoprotection doit être enregistré dans le registre des traitements de l’organisation. Ce document recense tous les traitements de données personnelles, avec des informations telles que les finalités du traitement, les catégories de données, les destinataires et les mesures de sécurité mises en place.

3. Différencier vidéosurveillance et vidéoprotection

Il est crucial de distinguer vidéoprotection et vidéosurveillance, car les implications légales diffèrent. La vidéosurveillance concerne les lieux non ouverts au public, tels que des bureaux privés, des parties communes d’immeubles d’habitation ou des établissements médico-sociaux. Contrairement à la vidéoprotection, elle ne nécessite pas de formalités administratives auprès des autorités, mais doit tout de même être inscrite dans le registre des traitements du DPO.

En cas de dispositif « mixte » comprenant à la fois de la vidéoprotection et de la vidéosurveillance, les deux cadres juridiques doivent être respectés. Dans tous les cas, les caméras doivent être installées à des endroits stratégiques, comme les entrées et sorties des bâtiments, sans empiéter sur des espaces privés (par exemple, les chambres dans une résidence pour personnes âgées).

3. Différencier vidéosurveillance et vidéoprotection

Il est crucial de distinguer vidéoprotection et vidéosurveillance, car les implications légales diffèrent. La vidéosurveillance concerne les lieux non ouverts au public, tels que des bureaux privés, des parties communes d’immeubles d’habitation ou des établissements médico-sociaux. Contrairement à la vidéoprotection, elle ne nécessite pas de formalités administratives auprès des autorités, mais doit tout de même être inscrite dans le registre des traitements du DPO.

En cas de dispositif « mixte » comprenant à la fois de la vidéoprotection et de la vidéosurveillance, les deux cadres juridiques doivent être respectés. Dans tous les cas, les caméras doivent être installées à des endroits stratégiques, comme les entrées et sorties des bâtiments, sans empiéter sur des espaces privés (par exemple, les chambres dans une résidence pour personnes âgées).

Conclusion :

La mise en œuvre de systèmes de vidéoprotection ou de vidéosurveillance doit se faire dans le respect strict des exigences du RGPD et des réglementations spécifiques à chaque dispositif. Chez PiaLab, nous vous accompagnons pour garantir que votre installation respecte ces exigences, en vous apportant des conseils sur mesure et une assistance complète pour vos démarches de conformité.

Références pour aller plus loin :

  • Article L251-1 et suivants CSI.

  • Article L252-1 du CSI

  • Article L253-5 CSI

  • Article 10 LOI n° 2023-380 du 19 mai 2023 relative aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 et portant diverses autres dispositions

  • Décret n° 2023-1102 du 27 novembre 2023 portant application des articles L. 251-1 et suivants du code de la sécurité intérieure et relatif à la mise en œuvre des traitements de données à caractère personnel provenant de systèmes de vidéoprotection et des caméras installées sur des aéronefs

  • Articles 30, 35 et 15, RGPD

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