Des chiffres sur l'impact environnemental du numérique, on en voit passer beaucoup et de plus en plus. Tant que parfois on se demande lesquels sont les plus réalistes.
Tandis que certains individus et professionnels tentent de minimiser leur impact tout le long de la chaîne, d'autres ne cessent de pointer l'absurdité de la démarche, tant celle-ci est marginale par rapport à d'autres activités polluantes (logement, déplacements, nourriture...).
Alors, qui croire ? que faire ?
Il n'y a pas de réponse ultime à ce débat, si ce n'est peut-être un point sur lequel tout le monde s'accorde : le numérique contribue à la crise climatique actuelle, de près ou de loin. En partant de ce constat, regardons un peu les éléments les plus impactants du cycle de vie du numérique :
Selon l'étude "iNUM : impacts environnementaux du numérique en France" publiée en janvier 2021, une grande majorité des impacts est engrangé lors de la fabrication des terminaux (TV, mobiles, objets connectés...). Une proportion qui n'est pas près de changer puisque la quantité d'objets connectés ne cesse d'augmenter (en particulier dans le milieu professionnel), de même que les usages, ce qui pourrait faire passer la part du numérique dans les émissions de Gaz à effet de serre en France de 2 % (2019) à 6,7 % (2040) (Selon le rapport "Pour une transition numérique écologique" publié par le Sénat en 2020). Sans compter les nombreux problèmes qu'engendrent cette production supplémentaire au niveau humain : mines de terres-rares aux conditions de travail inhumaines et conflits géopolitiques.
Une augmentation non négligeable qui pousse tout de même à la réflexion : si la pollution numérique n'est peut-être pas une priorité absolue aujourd'hui, elle le sera dans un futur très proche. Pour éviter cela, c'est maintenant qu'il faut agir.
En tant qu'individus, le geste le plus simple pour limiter notre impact est de limiter la quantité d'appareils connectés que nous achetons et de réparer avant de remplacer le plus possible.
En tant que professionnels du numérique, nous avons tous un rôle à jouer dans notre domaine de spécialité.
Dans mon quotidien de développeuse front-end, je considère que mon travail est de faire en sorte que l'utilisateur qui se connecte à l'un des sites développé par mes soins n'aura pas à se soucier de posséder un mobile de moins de 2 ans ou de chercher plus de réseau, ou de se demander si sa visite risque de consommer une trop grande quantité de data (un point toujours pertinent pour les petits forfaits et les voyageurs à l'étranger). Je ne veux même pas que la question écologique de sa visite se pose (ce qui n'est d'ailleurs pas le cas pour une majorité d'utilisateurs), puisque le service qu'il consulte est, par essence, le moins consommateur possible.
Il ne s'agit pas de se passer entièrement du numérique, puisqu'il peut effectivement avoir un impact bénéfique à ne nombreux niveaux (éviter les déplacements grâce au télétravail, mieux réguler le chauffage et la consommation électrique en général etc.), mais d'ajouter ce critère écologique aux habituelles réflexion autour de la qualité qui devraient être au centre de toute création de service numérique aujourd'hui.